Ce vendredi, les bénévoles des Paniers Solidaires étaient à pied d’œuvre pour préparer les 160 commandes du jour. Un record.
Au 21 rue Révolution, la façade est encore en chantier, l’intérieur du lieu aussi. Les bénévoles pèsent et mettent en sachets les produits arrivés en vrac. Ce vendredi, ils sont une dizaine de petites mains à travailler en musique pour faire la mise en place de la commande de l’épicerie solidaire. L’une pèse, l’autre ferme les sachets et pose des étiquettes, au fur et à mesure, les rayonnages éphémères se remplissent.
Une ruche en construction
C’est une ruche en pleine construction. À terme, le QG de l’association Manalia, devrait accueillir un bar associatif, une épicerie solidaire, des ateliers pour enfants et adultes, une salle de répétition de musique, des ateliers de musique… Une cantine pour les enfants, une cuisine à emporter, une cuisine populaire, une salle de fermentation… Des ateliers bricolage pour apprendre à se servir d’outils, à souder … Les idées ne manquent visiblement pas pour développer les activités de ce tiers-lieu citoyen. Une ruche à idées solidaires et participatives. Appelons un chat un chat : « C’est vrai que c’est une énorme usine à gaz », avoue Raphaël. Et il n’a pas encore tout dit. « On veut aussi faire des petits concerts sur les heures d’apéro, avec une vraie place pour les enfants. Donner la possibilité aux parents isolés de faire des activités en ayant un endroit agréable pour leurs enfants. »
Deux cents produits différents
Pour l’heure la grande mezzanine est à l’état de rêve, les plaques de plâtre sont encore à nu, les sols en béton et les portes et fenêtres laissent circuler l’air extérieur librement. Dans une des pièces en aménagement, l’instigateur de l’aventure, Raphaël Avrillon, armé de listes de produits et d’un surligneur, s’occupe de coordonner les opérations. Amandes, thé parfumé, farine et tout un tas d’autres produits secs sont rangés dans le rayonnage dans de petits sachets en papier craft. « Pour la commande d’aujourd’hui (vendredi 11 février NDLR), nous avons deux cents produits différents, explique-t-il devant les rayons de son stock d’épicier. D’ici ce soir tout sera vide. Les 160 commandes seront retirées ». Les frigos sont pleins de fromages, de glaces artisanales, de viande sous vide. Le maraîcher appelle pour prévenir qu’il lui manque trois choux. « Ce n’est pas un problème, on s’arrangera avec nos propres commandes », répond Emma, la salariée de l’association embauchée pour développer le projet global.
« La solidarité, c’est le nerf de la guerre »
« La solidarité, c’est le nerf de la guerre », affirme Raphaël. Du côté des producteurs, certains font appel à l’association pour écouler certaines marchandises. Pour ce qui est du volet social, c’est tout le montage financier qui laisse une place à la solidarité. Une vingtaine de foyers sont actuellement concernés. « Aujourd’hui nous avons cinq points de distribution dans la ville. L’idée c’est que nous soyons accessibles facilement et donc, pouvoir venir chercher son panier à pied ou à vélo c’est une priorité. Pas en voiture, explique Raphaël. Les déplacements doux font aussi partie de notre philosophie ». Pour récupérer ses courses il faut venir avec son propre panier et les différents contenants pour les produits de nettoyage par exemple.
« On redistribue pour 700 à 800 € par mois de façon solidaire, explique-t-il. Sur les produits nous appliquons plus ou moins 12 % de marge, 4 % vont à la solidarité. On peut faire un don en ligne ou sur place, dans la caisse de solidarité prévue à cet effet. On peut aussi ajouter à sa commande un panier de solidarité, ou verser un pourcentage du montant de sa commande en solidarité ». Quatre entrées sont donc possibles pour être généreux.
Éva Tissot
Article paru dans le Midi Libre du 12 février 2022